
[Haitielections2010.com]
Les deux candidats à la présidence, Mirlande Manigat et Michel Martelly se lancent corps et âme dans une lutte vers le Palais national. Cependant, une fois arrivé au pouvoir, le prochain gouvernement aura à faire face à un ensemble de défis dont l’épineuse question de la reconstruction, l’insécurité alimentaire, un déficit budgétaire de plus de 2.3 milliards de gourdes, la subvention ou pas des produits pétroliers, le choléra, les conditions difficiles des sinistrés du tremblement de terre…
Les prétendants à la magistrature suprême font rêver avec leurs promesses qui sont visiblement au-dessus des moyens du pays. Education gratuite, santé pour tous, création d’emplois, construction d’université un peu partout à travers le pays…Bref. Michel Martelly et Mirlande Manigat font des promesses sans pour autant dire comment et où ils vont trouver de l’argent pour opérationnaliser. Environ deux semaines après le lancement de la campagne électorale, la population entend toujours leur programme. Les défis qui attendent le prochain gouvernement sont pluriels et peu réjouissants
La Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA), entité relevant du ministère de l'Agriculture, n’a pas cessé de tirer la sonnette d'alarme quant aux facteurs susceptibles de provoquer une détérioration des conditions de la sécurité alimentaire en Haïti au cours du semestre allant de janvier à juin 2011.
L'impact du choléra, la hausse des prix des produits alimentaires de base, le faible niveau de revenu des ménages et l'incertitude caractérisant la conjoncture sociopolitique haïtienne sont les éléments sur lesquels se base la CNSA pour sous-tendre ses prévisions. « Cette combinaison de facteurs conjoncturels et structurels risque de provoquer la détérioration de la situation de quelque trois millions d'Haïtiens en insécurité alimentaire », a déclaré le responsable de la CNSA, l’Ing. Gary Matthieu.
De ce nombre, 900 000 se trouvent dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince où ils ont un besoin crucial d'assistance durant la période dite de soudure comprise entre avril et mai, souligne la CNSA qui note une certaine hausse des produits de base, particulièrement le riz. Le prix du riz est actuellement plus élevé qu'il ne l'était en 2008, l'année des émeutes de la faim à travers le pays.
Par ailleurs, face à la montée incessante du prix des produits pétroliers sur le marché international, le gouvernement haïtien se trouve dans l’obligation du subventionner ces produits sur le marché local.
« Le gouvernement a choisi d'absorber l'augmentation des prix des produits pétroliers qui intervient sur le marché international pour éviter que cela ne provoque des dérapages au niveau du marché local », selon le ministre de l'Economie et des Finances, Ronald Baudin. Cette subvention représente plus de 2.3 milliards de gourdes dans le trésor public.
« Si nous répercutons cette augmentation directement sur les prix à la pompe cela causera beaucoup de problèmes aux entreprises nationales qui ont été confrontés à de grandes difficultés après le tremblement de terre », a ajouté le grand argentier de la République qui souligne le caractère transversale de ce produit stratégique dont les fluctuations affectent tous les secteurs de l'économie.
Pour M. Baudin, c’était un choix difficile. « Cela occasionne des manques à gagner importantes au niveau des recettes fiscales. Ainsi, le prochain gouvernement aura le choix entre maintenir cette mesure ou s'en débarrasser en répercutant les augmentations du marché international sur les prix à la pompe.
Le prochain gouvernement issu des élections du 20 mars aura à faire face à ces réalités et plus encore. Pour l’instance, les deux candidats tentent de rallier à leur cause le maximum d’électeurs possibles. Mirlande Manigat et Michel Martelly font le tour du pays à la recherche des électeurs indécis.