Bonjour,
Vous trouverez ci-joint un courriel adressé par 2 membres de Coeur de Haïti, association bourguignonne dont Ass'Hum est partenaire sur de nombreux projets à Port-au-Prince, Verrettes et Jacmel. Ils sont partis il y a quelques jours pour Haïti... Leurs impressions sont malheureusement saisissantes. A la lecture de ces quelques lignes, nous comprenons la nécessité de poursuivre notre engagement pour ce pays.
Amicalement,
Association ASS'HUM
53, rue de la Vivaraize
F42100 Saint-Etienne
www.asshum.orgemail@asshum.org
Chers amis,
Voici quelques nouvelles de Haïti. Nous sommes bien arrivés, sans encombres mais avec quelques heures de retard !
Nous pensions voir le pire en arrivant en Haïti, mais nous étions loin d’imaginer que le pire était à ce niveau ! Certains quartiers ont été entièrement détruits alors que d’autres semblent avoir ignoré le séisme du 12 janvier. Le pire c’est qu’il y a encore des dizaines de corps sous les décombres et que faire pour les extraire de là ? Impossible à main nue ce sont des tonnes de béton, de blocs, de gravas sur plusieurs mètres de haut qu’il faut dégager. La promiscuité des rues empêche les engins mécaniques d’y accéder. Les gens semblent s’être fait une raison de vivre à coté de ces cimetières de béton !
Il faut vivre coûte que coûte et la vie reprend le dessus. Des dizaines et des dizaines de commerces jonchent les trottoirs de Port au prince déjà encombrés par des tas immenses de gravas, par les détritus qui s’amoncellent, par les dizaines de tentes ou abris de fortunes.
Les odeurs de plastique brûlé que l’on sent habituellement en Haïti sont masquées par les odeurs insupportables d’urines, d’égouts auxquelles se mêlent, de temps à autres des odeurs de décomposition.
Au hasard d’une rue, nous apercevons de gros tractopelles afférés à déblayer un bâtiment effondré. Pourquoi celui-ci ? Quels sont les critères de choix ? L’ampleur de la tâche est tellement immense que cette question nous est venue naturellement. Certains bâtiments sont debout, droits et fières comme pour montrer qu’ils ont résistés, à l’image du grand bâtiment de la « Digicel» (Opérateur téléphone mobile) alors que leurs voisins d’à coté se sont littéralement effondrés. Les dalles de béton de chaque étage sont empilées les unes sur les autres comme un gigantesque mille feuille, on imagine facilement l’horreur des pauvres gens qui sont restés dessous pendant des heures avant d’être dégagés ou de mourir. D’autres bâtiments paressent intactes de l’extérieur alors qu’ils sont totalement inhabitables.
Depuis notre arrivée trois secousses ont été ressenties ce qui crée des situations de panique. Nous n’avons pas été témoin de ces situations mais beaucoup nous en parle et nous conseille très vivement de ne pas dormir dans des maisons en béton. Une véritable phobie du béton règne sur Port au Prince.
Le champs de mars (à coté du palais présidentiel) et devenu un gigantesque camping de plusieurs milliers de tentes et d’abris serrés les uns contre les autres. Une véritable micro société s’est créée dans ce camping provisoire qui risque d’être de longue durée. On imagine là aussi l’horreur d’une telle promiscuité empêchant toute vie familiale et intime.
Notre mission se déroule sans encombre malgré cette vision de Port au Prince bombardé. Fort heureusement nous n’avons pas encore subit de pluies tant redoutées en Haïti hormis quelques averses en fin d’après midi. Les médicaments ont été très appréciés ainsi que le matériel (ciseaux, béquilles, pinces…).
Nous sommes à Verrettes, la vie semble suivre son cours habituel sauf que la population a sensiblement augmenté à cause du séisme. Nous quitterons Verrettes dimanche pour aller directement sur Jacmel ou la plus grosse partie de notre mission reste à faire.
Nous vous donnerons plus de détails concernant nos programmes et notre mission dans un prochain mail lorsque tous les éléments seront rassemblés.
Amitiés à vous tous, nous vous embrassons et pensons à vous bien fort.
Viviane et Jean-Pierre