Hommage à Jean-Christophe Fernandes, disparu dans le tremblement de terre de Port au Prince.

Hommage à Jean-Christophe Fernandes,
disparu dans le tremblement de terre de Port au Prince.

Jean-Christophe, ingénieur de l’ENSIL de Limoges et titulaire d’un master recherche, était depuis fin 2008 doctorant en cotutelle entre le LGCIE de l’INSA de Lyon et le LAQUE de l’Université Quisqueya d’Haïti. Il était basé à Port-au-Prince pour ses deux premières années de thèse, entamant sa seconde année lorsque le tremblement de terre l’a pris. Son travail de recherche portait sur la mise en place de structures artisanales enfin pérennes de valorisation des déchets, afin de réduire l’impact de ceux-ci sur l’environnement proche des quartiers défavorisés. Avec l’association de jeunes Athlétique d’Haïti, il avait permis l’ouverture d’une plateforme à Cité Soleil, qui depuis mai 2009 semblait montrer qu’elle allait pouvoir s’inscrire dans la durée…

Extrait d’une lettre envoyée aux parents de Jean-Christophe Fernandes : Lorsqu’il est venu la première fois me voir à l’INSA, avec son grand sourire, sans crier gare, sans prendre rendez-vous, j’ai tout de suite vu qu’il n’était pas un étudiant comme les autres : enthousiasme, maturité, charisme, humanité : tout cela exhalait tellement de lui ! Je n’ai pas pu faire autrement que tomber sous le charme et dès ce moment, faire tout mon possible pour lui trouver une mission qui réponde à ses aspirations profondes… Jusqu’à ce monstrueux 12 janvier 2010 où la terre a tremblé fort en Haïti, tout semblait montrer que j’y étais parvenue…

C’est ensuite lui qui a fait le reste. Nos échanges, très nombreux pendant toute cette période, nos rencontres, ont chaque fois été pour moi de grands moments de bonheur. Et les retours enthousiastes qui m’arrivaient de personnes qui étaient en contact avec lui un peu partout dans le monde venaient régulièrement me conforter dans la certitude que nous avions trouvé là un ambassadeur exceptionnel.


Extrait de son message du 12 janvier : (…) « le premier site mis en place en mai dernier à Cité Soleil devient une réelle référence en terme de gestion locale et artisanale des déchets en Haïti voire même plus généralement dans les pays en voie de développement. Pour preuve, plus d'une quarantaine d'institutions (Haïtiennes, internationales, ONGs, bailleurs et représentants politiques) ont déjà visité le site. Et bonne nouvelle, Monsieur Bill Clinton viendra sur les lieux lors de sa prochaine visite en Haïti. »


Extrait d’un message de Bob Duval, responsable d’Athlétique d’Haïti : « Dans cette épreuve, la mort de Jean-Christophe a été ce qui est arrivé de plus dur pour moi personnellement, pour le programme d’Athlétique d’Haïti et pour tout Haïti. Des gars comme Jean-Christophe, il n’en vient qu’une fois par millénaire ».


Etudiants, enseignants, chercheurs, personnels, suivons sa démarche faite de compétences, d'humanisme, d’engagement et de courage. Il est une étoile !…

Pascale Naquin, Paul Vermande, Rémy Gourdon et Rémy Bayard,
au nom de l’ensemble du LGCIE et du CEFREPADE*,
membres INSA du comité de pilotage de la thèse

* le CEFREPADE est une ONG basée à l’INSA de Lyon. Paul Vermande en est le Président et Pascale Naquin la coordinatrice scientifique (www.cefrepade.org). Jean-Christophe en était officiellement chargé de mission, sous un statut de Volontaire du Progrès.


Sujet : Quand la vie va bien...
Date : Tue, 8 Dec 2009 15:09:08 +0100 (CET)
De : jean-christophe.fernandes@cefrepade.org

Chers amis,

Je me suis réveillé ce matin dans un endroit absolument extraordinaire.
J'ai d'abord cru à un rêve. Puis j'ai reconnu la ville que j'avais quittée
il y a quelques mois. Port-au-Prince. Du haut de la terrasse de l'ami qui
m'héberge ces premiers jours, le temps de récupérer les clés de ma maison,
j'admire l'incroyable tableau qui s'offre à moi.
Puis mon téléphone sonne.
Et j'apprends que notre projet déposé à la MINUSTHA est accepté.
Presque 25 000US$.
Je ne vous cacherai pas mon enthousiasme. C'est absolument génial !
Merci, très sincèrement à tous ceux qui ont apporté leur contribution.
Et continuons à travailler pour une autre Haïti.
Merci.
Jean-Christophe